La CEDEAO renforce depuis le 1er mars 2021, les capacités d’une vingtaine d’Imams et Maîtres de medersa au Mali. Cette formation prévue pour durer une vingtaine de jours, a été lancée par le Ministre malien des Affaires Religieuses et du Culte et le Représentant Résident de la CEDEAO au Mali. Elle vise à outiller ces acteurs pour leur participation à la lutte contre l’extrémisme violent et le radicalisme.
Le Département Éducation, Science et Culture de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a démarré le 1er mars 2021, une session de formation au profit des imams, prêcheurs et maîtres des écoles coraniques du Mali. Cette formation qui porte sur le thème : « Prévention de l’extrémisme violent et la radicalisation dans l’espace CEDEAO », a lieu à la Maison du Hadj à Bamako dans la capitale malienne.
Le Mali est le 4ème pays de la CEDEAO à bénéficier de ce type de formation qui dure une vingtaine de jours et voit la participation d’environ une vingtaine d’Imams et maîtres de medersa. Cet important atelier a pour objectif de renforcer les capacités des imams, prêcheurs et des maîtres des écoles coraniques dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation dans l’espace communautaire, à travers l’amélioration des contenus éducatifs des enseignements et des prêches.
La cérémonie d’ouverture de cette formation s’est déroulée le mardi 2 mars 2021 au Centre Islamique de Hamdallaye, sous la présidence de Son Excellence Mahamadou Koné Ministre malien des Affaires Religieuses et du Culte. Elle a connu par ailleurs la participation de Chérif Ousmane Madani Haidara, et de l’imam Mahmoud Dicko, respectivement, Président et Président d’honneur du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) ainsi que du Représentant Résident de la CEDEAO au Mali, le Professeur Hamidou Boly.
Procédant à l’ouverture des travaux, le ministre Koné a, dans son allocution, remercié la CEDEAO pour avoir pensé au Mali, pays qui traverse une situation de turbulence liée à plusieurs facteurs dont l’extrémisme religieux et le djihadisme. Il a ajouté que : « Cette formation participera, à n’en point douter, au renforcement des capacités de mon département ministériel au moment où la problématique de l’extrémisme violent est plus que jamais d’actualité dans l’espace CEDEAO ».
L’Imam Mahmoud Dicko, Président d’honneur du HCIM, s’est quant à lui, réjoui du fait que les modules qui entrent dans le cadre de cette formation collent avec les réalités du moment. Il a demandé aux participants de faire une appréhension globale de l’extrémisme violent pour réellement comprendre ce qui pousse notamment les jeunes à s’incorporer dans les mouvements djihadistes. « Ceci permettra de mieux comprendre et appréhender les problèmes qui assaillent la jeunesse malienne de façon générale » a-t-il conclu.
Quant au président du HCIM, Chérif Ousmane Madani Haidara, il a exhorté à une réflexion globale durant cette session de formation, sur les sources de financements de ces mouvements qui sont à la base de l’extrémisme violent et du radicalisme. Tout en saluant l’initiative de la CEDEAO, Chérif Haidara a également demandé aux Imams et maîtres des écoles medersa, de prêcher la tolérance, la solidarité, la cohabitation inter-religieuse, la fraternité, en un mot, la cohésion sociale, parce que le musulman n’est pas partisan de la violence.
Dans son discours de bienvenue aux participants, le Professeur Boly a affirmé qu’il s’agit au travers de cette activité, d’inculquer aux imams, les notions de lutte contre l’extrémisme violent, les discours haineux de radicalisation et de définir une feuille de route pour élargir la sensibilisation aux autres imams. « Cette formation qui a déjà eu lieu au Nigéria, au Niger et au Burkina Faso concerne une vingtaine d’imams maliens qui serviront de relai et de formateurs de leurs pairs » a ajouté le premier responsable de la Représentation Permanente de la CEDEAO au Mali.
A la fin de la formation, prévue pour le 20 mars 2021, les participants formuleront une série de recommandations à la communauté musulmane, au pouvoir public malien et à la CEDEAO afin de mieux prévenir et combattre l’extrémisme violent et la radicalisation en Afrique de l’Ouest.